Lac Tanganyika : le temps de l’action est venu Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux déclarent les Saintes Ecritures :

, par  KAPALAY KABEMBA Jean-Pierre

Un temps pour naître, et un temps pour mourir,
Un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté,
Un temps pour tuer, et un temps pour guérir.
un temps pour abattre, et un temps pour bâtir,
Un temps pour pleurer, et un temps pour rire,
Un temps pour se lamenter, et un temps pour danser,
Un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres,
Un temps pour embrasser et un temps pour s’éloigner des embrassades,
Un temps pour chercher, et un temps pour coudre,
Un temps pour se taire, et un temps pour parler,
Un temps pour aimer, et un temps pour haïr,
Un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.

Une démarche concertée

Ces passages de saintes écritures sont également vrais et vérifiables pour la pêche dans le Lac Tanganyika ; nous en voulons pour preuve les mesures salvatrices que vient de prendre Son Excellence Monsieur le Ministre Provincial de l’Agriculture et de la Pêche du Tanganyika, le professeur Jules Lwamba, et annoncées devant les membres du cadre de la concertation sur la pêche dans le Lac Tanganyika dont Slow Food est membre actif. Réunion organisée dans la salle du Picagel début mars.

Ces mesures reflètent la volonté de l’autorité provinciale, ensemble avec tous les défenseurs de la pêche, de l’eau et du poisson, de redynamiser ce secteur capable de contribuer au développement de la Province et du pays, de remettre la pêche dans une bonne direction, de redonner une belle image de ce secteur, de le moderniser et l’adapter au rythme de l’évolution technologique du moment.
Pour le Slow Food Tanganyika et son partenaire la CONAPAC, le Ministre a fait passer la pêche au scanner pour en arriver là, parvenir à une gestion orthodoxe des produits halieutiques du Lac Tanganyika, l’un des chevaux de bataille pendant plusieurs année du Slow Food Tanganyika, qui, rappelons-le, a déjà organisé 4 conférences à ce sujet.

Recenser les pêcheurs et lutter contre le banditisme.

Le Ministre n’est pas allé avec le dos de la cuillère et a pris les décisions ci-après pour sortir la pêche dans le Lac Tanganyika côté congolais de l’état où elle est plongée depuis quelques années.
 Tous les pêcheurs seront désormais recensés et identifiés sur toute l’étendue de la province du Tanganyika. Cette activité permettra aux services techniques de l’état et aux Ministères Provincial et National de détenir des statistiques fiables des professionnels des filets.
 Doter chaque pêcheur recensé d’une carte biométrique payable à un faible coût. Ceci pourra faciliter la tâche aux militaires de la force navale congolaise pour mettre la main sur les pêcheurs clandestins, permettra de mener un plaidoyer au cas par cas lorsqu’un pêcheur congolais se retrouvera dans une situation inconfortable dans les eaux de pays voisins, mais aussi de mettre fin à toutes les formes du banditisme sur le Lac.
 Mettre à la disposition des pêcheurs une ou deux vedettes médicalisées. Ces engins auront pour mission de secourir les pêcheurs chaque fois qu’un d’entre eux aura des soucis de santé pendant qu’il se trouve sur le Lac Tanganyika ou lors d’une forte tempête.

Le Slow Food Tanganyika salue toutes ces mesures et exhorte le ministre provincial d’ouvrir un autre front de lutte contre la pollution du lac Tanganyika et ses affluents par les bouteilles en plastiques, un danger permanent et très nocif pour la survie du biotope du Lac Tanganyika.

Le dragage du Lac Tanganyika et de la rivière Lukuga doit faire l’objet d’un plaidoyer de haut-rang auprès du Gouvernement central et d’autres bailleurs de fonds dans le but de nettoyer le Lac, sauver son littoral, favoriser la reproduction des espèces aquatiques empêchée par des tonnes des sables et de boue drainées dans le lac par les eaux des pluies etc. et enfin poursuivre l’œuvre salvatrice de reboisement du littoral du Lac Tanganyika déjà annoncé par l’ex-gouverneur de la province, Zoé Kabila.

Demain sera trop tard, du coup le Slow Food et la CONAPAC pensent que les actions de grande envergure doivent déjà entre lancées aujourd’hui pour sauver ce qui reste à sauver.
Le chemin est encore long, mais mieux vaut commencer quelque part.
Jean Pierre Kapalay

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