Les délégués des convivium de la République du Rwanda, de la République du Burundi et de la République Démocratique du Congo répondirent présents à ce grand rendez-vous. Des jeunes, des universitaires, des pêcheurs, des producteurs agricoles, les experts des ministères provinciaux de l’agriculture étaient tous au rendez-vous. Les délégués de la Tanzanie et du Kenya n’avaient pas effectué le déplacement de Goma suite à un contretemps de dernière minute par contre ceux de l’Ouganda participèrent par vidéo-conférence.
Plusieurs sous thèmes furent développés lors de ces assises de trois jours notamment : l’agroécologie, les questions liées aux peuples indigènes (Pygmées) et la thématique Slow Fish, une innovation introduite et initiée par le Slow Food Tanganyika en collaboration avec le collectif des pêcheurs du Lac Tanganyika en vue de protéger et gérer de manière rationnelle les ressources halieutiques des pays des Grands Lacs.
Pour Jean-Pierre KAPALAY, co-initiateur de la rencontre de Goma et Chef de la délégation du Tanganyika, il était temps, vu la similarité des problèmes auxquels sont confrontés les pêcheurs de l’espace des grands lacs, de concevoir de nouvelles approches de protection et de gestion rationnelle des ressources halieutiques dans l’espace grand lacs. Cela passe par la mise en place :
• Des réseaux (noyaux) locaux et nationaux solides (communautés de nourriture) dans chaque pays, province, zone de pêche etc…
• Dans un avenir proche (3 à 5 ans) création d’un mouvement des paysans pêcheurs de l’espace grands lacs uni, fort et prospère ;
• Des syndicats de défense des paysans pêcheurs des grands lacs auprès de nos gouvernements respectifs ;
• Des structures de recherche des bailleurs de fonds pour le financement de la pêche et des études sur les lacs Tanganyika et Kivu ;
• Des initiatives de promotion de l’aquaculture dans l’espace grands lacs ;
• Des plateformes communes de plaidoyer pour la protection des espaces menacés de disparition dans les grands lacs ;
• Les mécanismes pour la création d’une école/institut de pêche dans l’espace des grands lacs etc…
Pour le président Jean-Pierre KAPALAY, l’implication des États s’avère primordiale pour impulser une nouvelle ère dans le monde de la pêche. Car plus les pêcheurs seront ensemble, plus ils seront nombreux et deviendront forts, ainsi leur plaidoyer sera fort et écouté.
Il a invité en outre les ONG Internationales, les agences des Nations Unies, les hommes de bonne volonté, les pêcheurs eux-mêmes, à tout mettre en œuvre pour matérialiser cette ambition salvatrice pour des millions de consommateurs et producteurs pêcheurs de l’espace des grands Lacs. Défendre les poissons, matière première du pêcheur, doit désormais constituer le sens de son combat.
Une réunion sera convoquée vers fin Septembre 2020 à Goma pour définir les modalités de visite des pêcheurs des grands Lacs et la convocation de la grande réunion de travaux préparatoires.
Il convient de rappeler que TERRA MADRE GRANDs LACS a été totalement financé par Slow Food/Italie et fut organisé par le convivium du Tanganyika en collaboration avec celui de GOMA – Karisimbi.