Quelques questions au sujet des prises accidentelles de dauphins.

, par  ROLLAND, Steven

La proposition d’interdire la pêche pendant 4 mois pour protéger les dauphins constitue pour de nombreux pêcheurs une menace pour la survie de leur activité. On n’est plus au temps où les pêcheurs recevaient des primes pour éliminer les marsouins et dauphins qui s’attaquaient à leurs filets de pêche à la sardine. Les pêcheurs sont conscients de la nécessité de protéger les dauphins et cherchent des solutions. Il faudra encore progresser et s’adapter. Il faut du temps et il n’y a pas de menaces pour la survie des espèces concernées puisque les captures accidentelles concerneraient environ 1% du stock, environ 6000 sur un stock estimé de 600 000 dauphins. C’est trop, chacun en est conscient mais ne justifie pas des interdictions de pêche de 4 mois. Il faut savoir que le but final de Sea Shepherd n’est pas la protection des dauphins mais l’interdiction de toute pêche, puisque cette ONG appartient à la mouvance antispéciste. Le problème des échouages s’est aggravé mystérieusement ces dernières années à cause sans doute d’un changement dans les vents et courants. Les pêcheurs constatent pourtant une baisse des captures accidentelles grâce aux diverses mesures qu’ils ont mis en place (pingers, observateurs). Les augmentations des échouages ne traduisent pas forcément une augmentation des captures. Celles-ci restent encore importantes. Les pêcheurs doivent s’y adapter et ils le savent. Les documents suivants le montrent. Le bilan OBsenPêche nous a été transmis par un fileyeur lorientais participant au programme, il est suivi de la réaction d’un pêcheur bigouden suite aux actions de Sea Shepherd. À chacun de juger.

Le projet ObsenPêche – pêcheurs-sentinelles sur les mammifères marins. Bilan et perspectives

Les trois dernières années ont vu une augmentation des estimations de captures accidentelles de dauphins communs dans le golfe de Gascogne. Elles ont amené la profession à se mobiliser fortement pour lutter contre ce phénomène : équipement en pingers de l’ensemble de la flottille chalutière pélagique, observation embarquée, marquage des carcasses, tests de nouveaux dispositifs dans lecadre du projet LICADO porté par le CNPMEM etc…
Cependant, compte-tenu des risques que font peser les captures accidentelles d’une part sur les populations de dauphins communs et d’autre part sur la pérennité des activités de pêche (intenses campagnes médiatiques de la part de certaines ONG et attention particulière de l’Etat et de la Commission européenne), l’engagement de la profession doit encore être renforcé.
L’une des priorités est d’améliorer la connaissance autour de ce phénomène de captures accidentelles qui reste mal compris, malgré le travail conjoint des scientifiques et des professionnels.
En effet, outre les incertitudes concernant l’abondance totale de dauphins communs et le nombre réel de captures accidentelles, de nombreuses questions restent à élucider, notamment sur la nature de l’interaction entre les filets de pêche et le dauphin commun et les circonstances de la capture.
Le projet expérimental ObsenPêche s’est inscrit dans cet objectif et a consisté à développer un réseau de pêcheurs sentinelles pendant l’hiver et le printemps 2020 qui puissent renseigner différentes informations sur les mammifères marins par l’intermédiaire de l’application smartphone ObsenMer.
Ces données participeront à l’amélioration de la connaissance scientifique sur les populations de dauphins communs et sur le phénomène de captures accidentelles. Elles permettront également de montrer la volonté des professionnels de s’engager activement afin de limiter le nombre de captures accidentelles.
Financé par France Filière Pêche, il a réuni le CNPMEM, porteur du projet, l’OFB (Office Français de la Biodiversité) et le GECC (Groupe d’Etudes des Cétacés du Cotentin).

Déroulement du projet
Le projet a débuté en novembre 2019 par une phase de développement informatique des nouvelles fonctionnalités dédiées aux pêcheurs professionnels. Cette phase, gérée par le GECC, s’est achevée à la mi-février 2020. Une fois ce développement terminé, le CNPMEM s’est occupé du recrutement des pêcheurs volontaires, de l’animation du réseau de pêcheurs-sentinelles et du suivi des déclarations. La
première déclaration a été postée à la fin février par un fileyeur côtier avant que le confinement lié à la pandémie de covid-19 ne force la grande majorité des professionnels inscrits à rester à quai et ne les empêche de facto d’utiliser l’application. Les déclarations ont repris autour du déconfinement et
du redémarrage de l’activité.

Résultats du projet
Quinze armateurs représentant vingt-trois navires se sont engagés dans le projet ObsenPêche. La majorité de ces navires pratiquent le métier du filet en hiver. Ils se répartissent sur onze ports d’attache, de Roscoff à Capbreton en passant par Le Conquet, Le Croisic, Royan ou Arcachon.
Sur les quinze professionnels (pour vingt-trois navires) engagés, six d’entre eux (pour six navires) ont enregistré au minimum une déclaration sur la plateforme ObsenMer. Sur ces six navires, trois sont des fileyeurs côtiers, un est un fileyeur du large, un est un bolincheur et un est un palangrier.
Entre le 24 février et le 31 juillet 2020, quarante-quatre déclarations ont été faites par les professionnels engagés dans le projet ObsenPêche. Ces déclarations sont uniquement des observations autour du bateau : aucune capture accidentelle n’a été déclarée via l’application. Selon les professionnels ayant déclaré, cette absence de déclaration s’explique par une réelle absence de capture pendant la période de test.
Le dauphin commun est l’espèce la plus observée par les professionnels autour de leur bateau (75% des observations). La présence de juvéniles est identifiée dans 39% des cas, uniquement pour les dauphins communs (pour 48% des observations de cette espèce).

Enfin, malgré quelques bugs identifiés, tous les professionnels jugent l’application ObsenMer et les nouvelles fonctionnalités dédiées aux pêcheurs professionnels faciles d’utilisation. Ils se disent également prêts à continuer à utiliser l’application à l’avenir.

Perspectives
Malgré les perturbations liées au confinement, cette première phase expérimentale est une réussite.
Les professionnels engagés seront contactés à l’automne à propos de la suite du projet, et notamment des nouvelles modalités d’animation du réseau. D’ici là, le programme continue et il est toujours possible de s’inscrire et de déclarer ses observations via l’application ObsenMer.
Le CNPMEM remercie les pêcheurs impliqués dans ce programme et invite les
volontaires à se signaler auprès de Perrine Ducloy du CNPMEM (01 72 71 18 11) ou par mail à l’adresse pducloy@comite-peches.fr ou auprès de leur comité ou organisation de producteurs.

Steven Rolland, patron pêcheur à St Guénolé

Sea Shepherd il est peut-être temps de voir ça sous d’autres angles.
[...]
Le dauphin n’a aucun prédateur et sa population est en constante augmentation, ce n’est pas un argument pour se défendre mais la réalité, ne vous en déplaise.
 j’aimerais aussi connaître les raisons de cet acharnement contre les pêcheurs français ? On ne trouve des dauphins que dans le golfe de Gascogne ? Espagne, Portugal, Irlande, Angleterre, Belgique, Allemagne, Pays-Bas... Aucun ? Pays-Bas, on oublie forcément car vos bateaux naviguent sous ce pavillon. Pourtant les nouvelles techniques de pêche qui font vraiment du mal à la ressource et qui devraient être dénoncées viennent de là-bas. Par vos actions vous êtes en train de retourner l’opinion publique contre ses pêcheurs artisans, ceux qui empêchent pour l’instant la privatisation des océans. C’est cela que vous voulez ? Que le poisson soit exploité comme on exploite le pétrole ou le bois ?
Lorsque vous dites que nous, pêcheurs artisans, nous vidons les océans vous mentez aux gens. On a l’activité la plus encadrée et la plus surveillée en Europe. Les tacs, les quotas, les licences de pêche, les logbooks, les contrôles à terre et à la mer, aucun autre métier n’a autant de comptes à rendre. Mais ça il ne faut pas l’expliquer au grand public.
Tout le monde est responsable de ce qui se passe actuellement, vous, moi, tous ceux qui nous critiquent, principalement ceux qui veulent notre mort. Nous sommes tous responsables car nous vivons tous globalement de la même façon. Ce n’est pas parce que j’ai choisi ce métier que je suis moins responsable, mon but et celui de la majorité des pêcheurs français n’est pas de tout détruire, nous aussi on est capable de penser aux générations futures. Bien sûr que ça me dérange de voir des mecs se filmer à découper un dauphin, car c’est cette image-là que l’on retient. Malheureusement la bêtise humaine existera toujours et pas que à la pêche.
Pour moi L’écologie que vous prônez n’a aucun avenir actuellement car elle a été récupérée par les politiques. On continue à couper des hectares d’arbres tous les jours malgré les incendies, on continue à pulvériser sur les cultures des produits toxiques,
On continue à piller l’Afrique pour que nous puissions avoir des téléphones dernières générations... Etc
Je le réécris une dernière fois, il faut voir ce que vous dénoncez comme une conséquence. Qui connaît la mer mieux que nous et qui peut constater les changements réels qui s’y passent.
Il est peut-être temps d’arrêter de nous prendre pour des ignares et des je m’en foutiste...

Voir en ligne : ObsenPêche : des pêcheurs sentinelles sur les mammifères marins

Navigation