L’impact du COVID 19 sur la pêche dans le lac Tanganyika

, par  KAPALAY KABEMBA Jean-Pierre

Le 31 Décembre 2019 le monde entier a célébré avec faste et allégresse la fin de l’année 2019 et le début de l’année 2020. Alors que plusieurs indicateurs à travers le monde sur le plan économique, financier environnemental … redonnaient à nouveau espoir aux habitants de la terre, des nouvelles alarmantes sont venues de la Chine annonçant l’apparition d’une nouvelle maladie très meurtrière : le COVID-19.

Très vite la maladie s’est répandue à travers le monde avec une célérité extraordinaire à telle enseigne que cette dernière a touché en moins de 3 mois la quasi-totalité des cinq continents. L’humanité tout entière fut alors plongée dans une crise sanitaire sans précédent à laquelle elle devait faire face.
La pandémie fait des nombreuses victimes à travers le monde, tous les secteurs de la vie ont été affectés négativement de loin ou de près par la pandémie. Le secteur de la pêche fut affecté en général et particulièrement sur le lac Tanganyika.

La crise du Covid, un malheur parmi d’autres
3ème lac du monde par sa grandeur et l’un des plus poissonneux de la planète, le lac Tanganyika ne cesse de subir une forte pression des pêcheurs de tout bord. L’arrivée de COVID est venue aggraver la situation socio-économique déjà très précaire des pêcheurs du lac Tanganyika. Des vents très impétueux, qui soufflent sur le lac Tanganyika depuis le mois de mars 2020, compliquent d’avantage la tâche aux pêcheurs. La fermeture des frontières avec des pays voisins à partir desquels les pêcheurs congolais se ravitaillent pour différents intrants, faisait aussi partie du lot de malheurs qu’ont connu les pêcheurs artisans du lac Tanganyika durant le 5 dernier mois.

L’arrêt de la pêche a permis d’améliorer les ressources
La COVID-19 est et restera toujours un mal que toute l’humanité ne souhaiterait plus revivre pour la seconde fois ; cependant cette dernière n’a pas apporté uniquement un lot de malheur, pour les pêcheurs artisans du lacs Tanganyika, et même pour les consommateurs.
• Les mesures de restriction édictées par l’autorité publique afin de limiter la propagation de la pandémie du COVID-19 ont permis une diminution très sensible de la pression toujours exercée sur le lac Tanganyika en temps normal. Ces mesures ont été perçues comme une forme camouflée de la fermeture de pêche dans le Lac. Les retombés étaient palpables, une légère hausse de la capture des poissons et la baisse de prix de poisson au kg ;

• Le repeuplement des zones de frayère : Le constat est encourageant, pêcheurs, habitants de littoral du lac Tanganyika admirent l’apparition par milliers des alevins dans les différentes zones de frayère et différentes flaques d’eau créées par les fortes inondations qu’a connu la province ces derniers mois.

Des leçons à tirer
Le Slow Food/Tanganyika, l’un des grands défenseurs du lac dans la région, a, par la bouche de son représentant, loué cette reprise de vie naturelle dans le lac Tanganyika.
Le Slow Food Tanganyika estime que dans quelques mois avec cette reprise de vie, le lac Tanganyika peut à nouveau être repeuplé. Voilà pourquoi il interpelle tous les pêcheurs artisans du lac Tanganyika pour concevoir ici et maintenant des approches pour faire face à une telle situation, si cela se reproduisait par malheur dans le futur. Un modèle de Gestion Rationnelle des ressources halieutiques du Lac Tanganyika à travers les journées Slow Fish organisée à Kalemie maintes fois par le Slow Food Tanganyika doit être discuté afin de dégager quelque chose de durable pour le bénéfice des générations futures, car, dans le Lac Tanganyika il y a l’argent, il y a le travail, il y a de la nourriture, il y a des loisirs, il y a de la culture, voilà pourquoi il doit être bien géré et bien protégé.

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