Mois Noirs

, par  LAGARDE, Virginie, LAVOUE, Stéphane

Virginie Lagarde nous ouvre les yeux sur ce livre remarquable du photographe Stéphane Lavoué.
Edition 77. 2020.

Ces photos sont visibles à l’exposition "Hent" de Stéphane Lavoué au musée de Douarnenez, jusqu’au 31 octobre 2021.

Les mois noirs, nous donnent une autre lecture du pays bigouden, une lecture qui touchera tout particulièrement ceux qui vivent ce pays. La mer exerce son emprise bien au-delà de ses limites marines. Stéphane Lavoué l’a bien ressenti et même s’il évoque son mal de mer, c’est surtout qu’il a saisi que les embruns ne s’arrêtent pas à l’estran et qu’ils habitent nombre de femmes et d’hommes à terre et que les couleurs de l’océan sont bien plus que du bleu.

Cet océan qui fait vivre et anime les femmes, les hommes et les lieux bigoudens. L’œil de Stéphane Lavoué dévoile ces éléments, les images sont captivantes et

peuvent être regardées et re-regardées à l’infini, l’œil ne s’ennuie jamais et découvre de nouveaux éléments à l’infini.
Les gens sont beaux, les couleurs chaudes, envoûtantes et l’atmosphère chargée de la magie parfois sombre du Pays Bigouden. Ce pays qui a eu la chance de voir Stéphane, talentueux lauréat du Prix Niépce 2018, qui sait, dans notre monde où les images sont « pléthoriques », encore nous surprendre, nous transcender, nous émouvoir, devenir un de ses enfants. Conquis par une femme de cette terre, il est maintenant « accroché » au caillou, avec ses deux filles, après avoir parcouru le monde.
Le voyage au cœur des mois noirs qui débute en novembre avec l’entrée en hiver est envoûtant et retranscrit combien il faut être fort et armé pour les traverser et les aimer.

Il nous rappelle ces hommes et ces femmes à terre, qui vivent au rythme des marées, de la pêche et des embruns qui rendent l’air lourd et se posent partout.
Les tableaux de tempête nous rappellent combien les éléments déchaînés sont beaux et les portraits sont des œuvres que seul S. Lavoué peut produire. De simples objets du quotidien des travailleurs de la mer deviennent des œuvres d’art et Lorie une icône. A explorer, lire, relire, en particulier par les gens du pays qui y reconnaîtront avec fierté les émotions qui font de ce pays le leur.
Virginie Lagarde

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