D’un filet conventionnel à un filet biodégradable en mer : un avenir durable pour la pêche ?

, par  THIEBAUT-RIZZONI Tabatha

Dans la volonté de contribuer au développement d’une pêche durable et à l’avenir de la profession, le projet de recherche INdIGO (INnovative fIshing Gear for Ocean) va concevoir un engin de pêche biodégradable avec la participation des pêcheurs.
Soutenu par les fonds européens Interreg, le projet INdIGO regroupe 10 partenaires, français et anglais, pour une durée de 3 ans.

Les partenaires sont des unités de recherche académique et industrielle (Université de Bretagne Sud, Université de Plymouth, Université de Portsmouth, SMEL, IFREMER et CEFAS) et des industriels techniques ou des experts en matériaux (NaturePlast, Filt, IRMA et Marine South East).

D’autres professionnels de la pêche (pêcheurs, associations de pêcheurs, port de pêche, fournisseurs et fabricants d’engins de pêche, instituts de prévention, centres de formation, comités départementaux et locaux, etc.) sont sollicités tout au long du projet de recherche pour être au plus proche des besoins et des réalités du terrain.

Dans une démarche globale de développement durable, quatre axes sont étudiés :

Axe n°1 : Faire un état des lieux de la pollution générée par l’utilisation du plastique dans l’industrie de la pêche et de l’aquaculture.
L’objectif ? Proposer une solution alternative pertinente pour les pêcheurs et aquaculteurs.
La méthode ? Identifier et quantifier les déchets générés par l’industrie plastique au sein des ports de pêche ; développer l’application mobile « Fish and Click » (IFREMER) qui permet aux usagers du milieu marin de signaler les engins de pêche perdus en mer ou sur les côtes ; étudier les points de collecte et les filières de recyclage existantes ; analyser les marchés des plastiques biodégradable (offre-demande).

Axe n°2 : Analyser les besoins réels des pêcheurs et les contraintes de l’activité.

L’objectif ? Proposer un engin de pêche biodégradable adapté aux activités de pêche et accessible à tous.
La méthode ? Aller sur le terrain et utiliser les outils numériques pour enquêter auprès des pêcheurs et aquaculteurs sur leurs pratiques, leurs opinions, sur les éléments bloquant ou facilitant l’utilisation d’un engin de pêche biodégradable ; aller observer les activités de pêche pour comprendre les réalités du terrain.

Axe n°3 : Développer un prototype de l’engin biodégradable.

L’objectif ? Identifier la composition chimique de la matière optimale selon des critères de performance (ex : résistance, durabilité, coloris, souplesse), de faisabilité chimique (mono et multi filaments) et des critères économiques.
La méthode ? Expérimenter différentes formulations biodégradables et réaliser une étude technico-économique de la formulation pour des engins de pêche accessibles.

Axe n°4 : Etudier le vieillissement du prototype en milieu marin et son impact environnemental.

L’objectif ? Vérifier la viabilité de l’engin biodégradable en conditions réelles.
La méthode ? Réaliser des tests de durabilité (ex : tests dans les bassins marins d’IFREMER et conditions naturelles), de résistance (ex : machines d’étirage du fil à ComposiTic), d’écotoxicité en milieu marin (SMEL) et analyser le cycle de vie du prototype. Faire tester le prototype aux pêcheurs identifiés.

Pour concevoir un engin de pêche adapté aux besoins des pêcheurs et aux contraintes de la profession, les partenaires travaillent en collaboration avec les pêcheurs, les professionnels de la pêche, et les organismes professionnels maritimes.

Le 17 novembre 2020, nous (UBS, SMEL, CEFAS) avons lancé une enquête à large échelle auprès des pêcheurs. Cette enquête doit permettre de renseigner l’axe de travail n°2 (« Analyser les besoins réels des pêcheurs et les contraintes de l’activité ») sur les conditions pouvant entraver ou faciliter l’utilisation d’un engin de pêche biodégradable. L’enquête cible environ 300 pêcheurs (tous types d’activités confondues). Elle doit permettre de savoir si les pêcheurs sont prêts à l’utiliser ou non. L’enquête dure entre 10 à 15 minutes et est disponible ici. https://www.surveymonkey.com/r/7CHHWRN

A la fin de l’enquête, d’autres questions sont proposées. Les pêcheurs sont libres d’y répondre ou non. Ce sont des questions sur les pratiques actuelles de pêche. Elles concernent l’axe de travail n°1 (« Faire un état des lieux de la pollution générée par l’utilisation du plastique dans l’industrie de la pêche et de l’aquaculture »). Ces questions techniques sur la pêche et l’aquaculture durent 15 minutes et sont accessibles après avoir répondu aux questions de l’axe n°2, ou directement par téléphone en contactant le Centre technique SMEL (Normandie), pour répondre par téléphone.

Pour en savoir plus sur le projet dans son ensemble, consultez le site Internet ou envoyez un mail à indigo.project@univ-ubs.fr
Pour toutes questions sur l’enquête, veuillez contacter :
Tabatha Thiébaut-Rizzoni, Psycho-ergonome au Lab-STICC : tabatha.thiebaut-rizzoni@univ-ubs.fr
Solveig Larsonneur, chargée du suivi d’INdIGO au pôle pêche du SMEL : slarsonneur@smel.fr

Voir en ligne : https://www.surveymonkey.com/r/7CHHWRN

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