Lac Tanganyika : la pêche artisanale est vitale pour survivre à la pandémie

, par  KAPALAY KABEMBA Jean-Pierre

L’année 2020 appartient désormais au passé, une année dangereusement compliquée par la pandémie du COVID-19. 2020 est parti mais laissant derrière elle un lot de malheurs qu’elle a apportés à l’humanité toute entière.
L’homme a compris qu’il n’est pas maitre de l’Univers. Les grandes et les moyennes puissances, les non-alignés de ce monde. Tous ont réalisé leur fragilité et impuissance face à ce fléau de COVID-19 qui poursuit fort malheureusement son chantier dévastateur.
Des économies fortes et faibles du monde, tous les secteurs de la vie ont subi de plein fouet les effets de la pandémie du COVID-19. Au même moment l’environnement terrestre et aquatique et ses habitants bénéficiaient à la fois d’une quiétude et d’un repos biologique inattendu parce que l’homme était confiné. La sortie de sangliers, canard marins autres petites bêtes sauvages dans les rues de Paris et la création spontanée des zones de frai dans le lac Tanganyika en sont des preuves éloquentes.
Oui, la nature nous a donnés des leçons, plusieurs leçons ; la plus grande leçon à tirer pour éviter de retomber dans les incertitudes passées et arriver aux situations cauchemardesques qu’on a connues, est que l’homme doit plus que jamais respecter la nature pour la dompter et opérer des choix stratégiques afin de relancer l’économie locale.

Pour le Slow Food Tanganyika : miser sur la pêche artisanale (familiale) dans le lac Tanganyika et l’agriculture familiale reste l’une des voies sûres pour parvenir à cette relance de l’économie locale. La pêche artisanale a joué un rôle prépondérant dans l’autosuffisance alimentaire alors que la pandémie du COVID-19 faisait rage ; les pêcheurs artisanaux du Lac Tanganyika ont réussi de donner à manger à leurs enfants et à subvenir aux besoins fondamentaux de leurs familles grâce à leurs filets.

La pêche artisanale dans le lac Tanganyika vient de prouver que non seulement, elle soutient dans une proportion non négligeable l’économie de la ville à travers les courageuses femmes mareyeuses qui, passent de maison en maison à longueur des journées vendre leurs produits, mais aussi, elle contribue à garantir la sécurité alimentaire des nombreuses familles de Kalémie.

Le Slow Food Tanganyika est tenté de croire que l’histoire vient de donner raison à Carlo PETRINI, Président International de Slow Food qui avait déjà prédit il y a plus de 10 ans en disant, je cite : « la nouvelle révolution économique et industrielle partira de nos maisons, nos villages etc… » cela a été vécu pendant la COVID-19.
Donc, il est grand temps que les pêcheurs artisans du Lac Tanganyika se soudent d’avantage à travers les structures fortes afin de mener leur plaidoyer fort auprès de l’autorité tant au niveau provincial que national et parvenir à focaliser l’attention des pouvoir publics sur un bon encadrement de ce secteur générateur des recettes.
Les compétences des jeunes et des femmes doivent être valorisées pour qu’ils deviennent de véritables acteurs du développement de la pêche. Avec cela nous parviendrons à faire face aux menaces futures, d’où qu’elles viennent.
Que l’année 2021 nous apporte un sourire dans nos filets de pêche.

Jean Pierre KAPALAY KABEMBA

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