La pollution menace le lac Tanganyika et la santé. Le Lac Tanganyika assure 200 000 tonnes de poissons.

, par  KAPALAY KABEMBA Jean-Pierre

Le Lac est un patrimoine commun partagé entre 4 pays, à savoir la RD Congo, la Tanzanie, le Burundi et la Zambie.

Avec une profondeur moyenne de 570 mètres et un maximum de 1471 mètres, une longueur de 677 Kilomètres et 72 Kilomètres de largeur, la température moyenne du Lac Tanganyika est de 25°. Sa superficie est de 32.900 Km2 et le Ph varie entre 7,5 dans les baies marécageuses et 9,5.
L’eau du Lac Tanganyika est très riche en sels minéraux. Depuis 1975 le Lac Tanganyika est devenu « site RAMSAR ». Reconnu comme un important réservoir d’espèces de poissons endémiques et d’aquarium qui, pour la plupart, vivent le long de la côte jusqu’à environ 180 mètres de profondeur, le Lac Tanganyika est capable de produire environ 200.000 tonnes de poissons par an.

Une coalition pour défendre la sécurité alimentaire

Un aliment présente de la sécurité sanitaire lorsqu’il peut être consommé sans risque pour la santé du consommateur.
La sécurité sanitaire suppose l’absence de bactéries, de parasites pathogènes ou de substance toxique. Le convivium Slow Food Tanganyika, avec son partenaire, l’ONG MEPA, s’est lancé depuis plus de 15 ans dans une lutte pour instaurer une gestion rationnelle des ressources du Lac Tanganyika et ses affluents, garantir une bonne alimentation aux consommateurs (le Bon, propre et juste), penser aux générations futures, permettre l’accès aux ressources pour les pêcheurs, etc…
Slow Food Tanganyika a élargi ses partenariats avec la CONAP ( Confédération Nationale des paysans producteurs du Congo), le COPETANG (Collectif des pêcheurs du lac Tanganyika), le club UNESCO NTCHEKO, l’Académie Paysanne pour la défense du Lac Tanganyika et la promotion de la pêche. Une fois bien organisé, cela permettra de constituer une véritable source de solutions pour les gouvernements, provincial et national, afin de garantir une bonne sécurité alimentaire aux consommateurs, surtout en ce moment difficile où la pandémie de COVID-19 a mis à genoux toutes les économies du monde, mais elle permettra aussi une bonne gestion des ressources halieutiques et de lutter contre pollution.

Le « bon propre et juste » reste le cheval de bataille de notre action mais un constat amer nous a conduit à nous interroger sur la sécurité alimentaire des poissons de l’écosystème du Tanganyika en en proie à la pollution en déchets divers.

Un appel aux scientifiques
Le Slow Food Tanganyika tend la main aux scientifiques, aux hommes politiques, au gouvernement Congolais pour se saisir du dossier et diligenter une étude afin de s’assurer de cette sécurité alimentaire des poissons. Une telle étude, selon Slow Food, doit être menée en collaboration avec le Slowfood Tanganyika, le service vétérinaire provincial, l’inspection provinciale de la pêche et de l’élevage, l’académie paysanne de pêche, le COPETANG, la FAO et le professeur KOYA MAWAZO (expert de Slow Food Tanganyika) qui avait déjà soutenu en 2017 une thèse de doctorat et mené des recherches sur la sécurité alimentaire des poissons et d’un système aquatique.

Les résultats de ces recherches permettront à Slow Food Tanganyika de proposer une note de plaidoyer auprès des autorités provinciale et nationale, des agences des Nations-Unies etc… afin d’arrêter des mesures de protection et de lutte contre la pollution issue des déchets ménagers et des matières fécales.

Jean Pierre Kapalay, Kalémie, juillet 2021

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