Ce programme, monté en amont par l’Association Blue Fish, consiste à stimuler des échanges avec les élus européens, soit en les invitant sur les ports de pêche soit en organisant des déplacements de pêcheurs à Strasbourg ou Bruxelles.

Ayant répondu favorablement à l’invitation de Blue Fish, les élus européens ont pu au cours de ces 3 jours se pénétrer des difficultés structurelles et conjoncturelles vécues par les pêcheurs, mais aussi toucher du doigt les efforts réalisés pour inscrire la profession dans une perspective de gestion durable des ressources.

Malgré la situation de grèves et de crise grave traversée par le secteur professionnel, cette manifestation a été maintenue avec l’accord des parlementaires et s’est déroulée avec le concours de Breizh Mer, du Comité Départemental des Pêches Maritimes et des Elevages Marins du Morbihan, du Comité Régional de la Conchyliculture de Bretagne Nord, du Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins de Bretagne, de Lorient Agglomération, de l’armement APPAK, de la SEM du Port de Lorient et bien entendu du Parlement Européen.

Programme chargé, mais instructif, les élus au nombre de 6, (Pierre Karleskind, Isabel Carvalhais, Izakun Bilbao Barandica, France Jamet, accompagnés de Nora Mebarek et de Caroline Roose) auxquels s’étaient joint 2 représentants des groupes politiques (Isak Engqvist et Bjôrn Stockhausen) ont d’abord été accueillis le lundi 3 avril au Centre de Recherche appliquée de Breizh Mer à Porscav où leur ont été présentées les différentes structures concernées par la filière halieutique (pêche, aquaculture et conchyliculture) et les travaux réalisés sur l’huître plate et les coquilles Saint-Jacques. Un passage à l ’écloserie du Tinduff a permis de leur montrer la production des naissains de coquilles Saint-Jacques, et l’intérêt du confortement des stocks naturels assumés par les pêcheurs eux-mêmes ; la journée s’est terminée par une présentation institutionnelle assurée par Lorient Agglomération qui a pu présenter la place de la pêche dans le tissu socioéconomique territorial.

Le mardi 4 avril, un embarquement à bord de 2 chalutiers pélagiques sur une demi-journée a permis à la délégation de se rendre compte de la complexité des manœuvres à bord – (notamment du fait d’un incident de treuil) - mais aussi d’échanger avec les équipages sur leur métier et leurs inquiétudes. Une visite de l’entreprise Thalos à Ploemeur a démontré tous les progrès réalisés en matière de transfert de données de la mer vers la terre et l’arrivée de l’intelligence artificielle à la fois pour le contrôle mais aussi pour le suivi des pêches.

Le mercredi 5 avril, une visite matinale des criées de Lorient, suivie de la vente a permis à la délégation de visualiser les travaux entrepris pour assurer la qualité du poisson débarqué, les problèmes de logistique et la chaîne du froid, ainsi que les problèmes du marché.
S’en est suivi une séance d’échanges, au cours d’un café, occasion pour évoquer les questions pendantes qui ont été abordées lors de la réunion suivante, salle Verrière.

En effet, salle Henri Verrière, les professionnels - toutes familles réunies - ont pu présenter à la délégation l’état des doléances du moment relatives aux mesures en cours ou envisagées par la Commission Européenne, mesures vécues comme un tournant majeur violent et un signe d’arrêt de l’activité de la profession ou tout au moins comme absence d’avenir prévisible :
– Plan d’Action pour une pêche durable
– Plan cétacés
– AMP
– Brexit
– Décarbonation etc...

A l’issue, une visite de la station d’IFREMER a permis de voir fonctionner dans le bassin d’essais les innovations en cours sur les panneaux et les chaluts intelligents et toutes les réflexions autour des nouvelles techniques de pêche durable.
L’entreprise SEABIRD (lauréate de concours du Ruban vert de Blue Fish) a pu exposer ses travaux sur les fils biodégradables.
Cette visite marque la fin du déplacement de la délégation en région Bretagne.

En conclusion, Blue Fish, malgré le climat conflictuel du moment, estime avoir atteint l’objectif : mener à bien ces différentes rencontres entre professionnels de l’halieutique et parlementaires européens. La volonté de Blue Fish est de montrer combien le secteur s’est impliqué dans le développement soutenable et qu’il convenait d’appuyer et de poursuivre ce mouvement.

Les élus européens, parfois bousculés dans leurs appréciations ou leurs convictions, ont convenu du côté positif de ce déplacement.
Les professionnels ont pu s’expliquer, justifier leurs doléances et démontrer que les dispositions prévues par la Commission ne laissaient pas beaucoup de visibilité sur l’avenir de la pêche maritime et du secteur professionnel associé. Ils espèrent avoir été entendus.

A cette occasion, Blue Fish a réalisé une brochure contenant les informations principales des établissements et structures visitées.
Cette brochure sera prochainement disponible disponible en ligne sur le site .