Une approche globale de la biodiversité n’est possible qu’en incluant les acteurs de la pêche artisanale Appel d’ICSF à la Conférence des Nations unies sur la biodiversité 2024

, par  ICSF

Une approche globale de la biodiversité dans les eaux intérieures, côtières et marines ne peut être réalisée qu’en incluant les acteurs de la pêche artisanale et en garantissant leur participation effective. Elle peut être réalisée en accordant une attention particulière à l’inclusion des acteurs de la pêche artisanale, en particulier les pêcheurs et les travailleurs de la pêche, dans les processus de prise de décision, de mise en œuvre et de suivi.
Cet appel a été lancé le 23 octobre 2024 par le Collectif international de soutien aux travailleurs de la pêche (ICSF) à l’occasion d’une conférence de presse sur « Les peuples pêcheurs en action » lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité 2024 (CDB COP16) qui se tient actuellement du 21 octobre au 1er novembre 2024 à Cali, en Colombie.

Voici le texte de la déclaration :

Une approche de la biodiversité des eaux continentales, côtières et marines par l’ensemble de la société ne peut être réalisée qu’en incluant les acteurs de la pêche artisanale et en garantissant leur participation effective. Elle peut être réalisée en accordant une attention particulière à l’inclusion des acteurs du secteur de la pêche, en particulier les pêcheurs et les travailleurs de la pêche, dans les processus de prise de décision, de mise en œuvre et de suivi.

ICSF apprécierait beaucoup les déclarations des Parties sur la façon dont les droits des pêcheurs artisanaux et à petite échelle et des travailleurs de la pêche à leur vie et à leurs moyens de subsistance sont protégés dans les stratégies et plans d’action nationaux sur la biodiversité, en particulier dans le cadre de l’objectif 30 x 30 et en tant que partenaires principaux dans le cadre de l’objectif 5 relatif à un usage durable. Il s’agit d’une condition préalable à la réalisation des objectifs 22 [Représentation équilibrée] et 23 [Prise en compte du genre]. À l’heure actuelle, ICSF estime qu’ils sont largement exclus de cet effort de l’ensemble de la société pour conserver la biodiversité en raison de la complexité des mécanismes de gouvernance.

Les communautés de pêcheurs à petite échelle, inspirées par les Directives volontaires pour une pêche responsable à petite échelle dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté (les Directives SSF), mènent des initiatives visant à établir et à maintenir des zones protégées et d’autres mesures de conservation efficaces dans plusieurs pays. En Asie, par exemple, des pays comme les Philippines et l’Indonésie sont des pionniers dans l’établissement de ces aires protégées cogérées où les communautés côtières travaillent avec leurs gouvernements locaux respectifs à la gestion des ressources et au respect des réglementations.

Nombre d’entre elles le font à titre bénévole et consacrent souvent deux de leurs jours de pêche productifs à des tâches de gestion des ressources.

Les Philippines ont également lancé avec succès leur plan d’action national pour la pêche à petite échelle (NPOA-SSF), un plan d’action guidé par une approche basée sur les droits de l’homme et une approche écosystémique, alignant également le plan d’action du secteur sur les objectifs du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (KM-GBF). Les parties peuvent s’inspirer de cette expérience et d’autres expériences similaires concernant l’application d’une approche globale de la société à la mise en œuvre et au suivi des objectifs liés à la biodiversité des eaux continentales, côtières et marines.

Pour bénéficier des initiatives des peuples autochtones artisanaux et des communautés locales de pêcheurs en matière de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité marine et côtière, les objectifs de la KM-GBF doivent intégrer ces initiatives dans les plans d’action nationaux. Des mesures de protection sociale appropriées peuvent être introduites pour préserver la vie et les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs qui doivent renoncer à des possibilités de pêche pour atteindre les objectifs 1 [Planification spatiale participative], 2 [Restauration], 3 [Zones protégées et OECM], 4 [Espèces menacées] et 5 [Utilisation durable] du cadre de gestion et de contrôle de la biodiversité.

Nous appelons également les Parties à inclure les directives volontaires pour la pêche artisanale dans le développement et la mise en œuvre des objectifs 30×30, en veillant à ce que leurs territoires soient protégés en respectant les droits de ces communautés. Avec un soutien financier, les communautés riveraines et côtières peuvent continuer à jouer leur rôle dans la gouvernance des aires continentales, côtières et marines.

Nous appelons également à une approche interministérielle incluant les ministères de l’environnement, du changement climatique, de la biodiversité, de l’agriculture et de la pêche, afin d’impliquer toutes les autorités responsables de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité aquatique. ICSF souligne la nécessité d’un partenariat pour atteindre les objectifs en matière de biodiversité terrestre et fluviale, côtière et marine. L’approche interministérielle doit également faciliter la participation des autorités locales à nationales à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans d’action en faveur de la biodiversité, en appliquant une approche fondée sur les droits humains, en particulier sur les principes mis en évidence dans les lignes directrices du cadre stratégique des directives volontaires pour la pêche artisanale.

Voir en ligne : https://www.icsf.net/resources/icsf...

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