Qui veut la disparition des pêcheurs ? VF, anglais, espagnol Journée Mondiale des Pêcheurs, 21 Novembre 2020

, par  Collectif Pêche et Développement

Un appel aux élus

A l’occasion de cette 22ème Journée Mondiale des Pêcheurs (JMP) initiée le 21 novembre 1997 à New Delhi, en présence de représentants et représentantes de la pêche artisanale française, le Collectif Pêche et Développement tire la sonnette d’alarme.

Depuis quelques mois, se multiplient des signes inquiétants indiquant une volonté, parfois évidente, de faire disparaître les pêcheurs ou, très souvent, de les marginaliser pour laisser la place à des activités plus lucratives de l’économie bleue.

Voir ci-dessous les traductions en anglais et en espagnol.

 L’Union Européenne, dans sa stratégie pour l’économie bleue exclut la pêche, ce qui a été dénoncé [1] par plusieurs organisations, dont le Collectif à l’occasion de la JMP de Novembre 2019. Elle vient de planifier une extension considérable des champs éoliens en mer sans répondre clairement au problème de la cohabitation avec la pêche [2] sur les milliers de km2 concernés (3% des espaces marins européens, mais essentiellement en zone côtière, donc dans les zones de pêche les plus fréquentées).

 En mai 2019, un célèbre journaliste britannique du Guardian, George Monbiot, appelle à la fin de la pêche, seule façon, selon lui de protéger les océans [3], tandis que les végans (L 214) traitent les pêcheurs de massacreurs et célèbrent fin mars la journée pour la fin de la pêche, avec de bons relais dans la presse. Le même appelle également à la fin de l’agriculture, il souhaite que toute la nourriture soit produite par des bioréacteurs, bienvenue dans le monde de l’industrie alimentaire. C’est aussi ce que souhaite Paul Watson de Sea Shepherd (ajouté le 11 février 2024).

 En ce moment même, l’OMC prépare la fin des discussions sur les subventions à la pêche dans le cadre du mandat qui lui a été confié par les Nations-Unies pour la mise en œuvre de l’Objectif 14 des Objectifs du Développement Durable sur les océans. Jamais les représentants des pêcheurs artisans n’ont été réellement associés à ces discussions qui auront pourtant un impact considérable sur leur activité [4].

 En France, La Convention Citoyenne pour le climat a proposé " d’éviter de pêcher les poissons dans leur milieu naturel" pour la remplacer par une aquaculture raisonnée [5]. L’aquaculture est pourtant une vieille lune qui a déjà montré ses limites.

 L’UICN prépare activement pour janvier 2021, à Marseille, son congrès qui sera largement consacré à la protection des océans par l’extension des Aires marines protégées sur 30% des océans, dont 10% en réserves intégrales. Tout cela trouvera sa traduction dans la Convention sur la biodiversité dans une valorisation des services écosytémiques : "Les bénéfices nets d’une protection allant jusqu’à 30% vont d’une estimation minimale de 490 milliards $ et 150 000 emplois à temps plein dans la gestion des AMP à la plus optimiste de 920 milliards $ et plus de 180 000 emplois vers 2050" [6]. Une mise en réserve de 30% des océans est donc clairement envisagée. Il faut y ajouter que certains scientifiques demandent l’interdiction de la pêche dans les eaux internationales soit 60% des océans. Les représentants des pêcheurs ne sont pas associés à ces décisions.

 Depuis septembre de cette année, l’organisation Sea Shepherd harcèle les pêcheurs jour et nuit dans le Golfe de Gascogne dénonçant un "massacre de dauphins " en s’appuyant sur quelques vidéos de dauphins morts dans des filets. Ces images ont immédiatement entraîné une réaction du commissaire européen en charge de la pêche en réponse à la demande des ONG environnementalistes d’un arrêt de la pêche de 4 mois dans le Golfe de Gascogne. L’impact de ces images, non contextualisées, est ravageur car la société d’aujourd’hui n’accepte pas la mort des cétacés. Une seule photo de dauphins dans des filets dérivants pour le thon et une campagne de Greenpeace dans les années 1990 avaient rapidement entraîné une décision des Nations-Unies pour interdire l’usage des filets maillants dérivants ; une aberration pour tous les pêcheurs. Sea Shepherd se bat en réalité pour la fin de toute pêche et avec ces images, elle n’arrêtera pas de harceler les pêcheurs pour faire pression sur les élus qui se sentent incapables de résister du fait de l’émotion ressentie par le grand public. Déjà, après quelques semaines de harcèlement, des pêcheurs ont craqué, certains ont tenu des propos inexcusables tandis que quelques-uns, dans le pays bigouden, ont déjà décidé de mettre leur bateau en vente. Ils pressentent que la bataille de l’opinion est perdue et se sentent incompris par une société de plus en plus coupée des réalités de la pêche. Le public ignore que depuis longtemps, bien avant la campagne de Sea Shepherd, les pêcheurs cherchent des solutions au problème des prises accidentelles de dauphins et marsouins. C’est une recherche laborieuse avec des chercheurs sur des dispositifs d’éloignement, mais il restera toujours quelques captures qui suffiront à mobiliser en faveur d’un arrêt de la pêche. Il est inquiétant de voir la Commission Européenne s’empresser de réagir aux injonctions des ONGE alors qu’elle sait parfaitement que ce problème fait partie depuis toujours des réalités de la pêche et que les dauphins ne sont nullement menacés comme espèce ; on estime leur nombre à 634 000 individus dans l’Atlantique NE. Comme les phoques, plus ils sont nombreux et plus la coexistence devient compliquée.

Comme Le Collectif Pêche & Développement, des géographes, des historiens, des économistes et des anthropologues, certaines ONG internationales et les forums mondiaux de pêcheurs artisans dénoncent ces dérives et ce mépris des pêcheurs.
On assiste en mer, avec la main-mise des ONG environnementalistes sur les AMP au même phénomène que dénonce l’historien Guillaume Blanc, dans son livre « Le colonialisme Vert » : l’accaparement des terres en Afrique, notamment par la mainmise des ONG environnementalistes sur les Parcs Nationaux, et qui donne prétexte à l’expulsion des peuples autochtones, considérés comme incapables de gérer leur écosystème. Pourtant, ces mises en réserves depuis plus d’un siècle n’ont pas suffi à résoudre la crise de la biodiversité à terre.

Ainsi en est-il de l’évolution du monde marin vers un « colonialisme Bleu » qui s’affiche sans vergogne, multipliant des AMP interdites à la pêche, pratique vivrière et éminemment durable de nombreux peuples océaniques, et qui, en Europe et ailleurs, n’associe que rarement les pêcheurs artisans aux décisions sur les océans, dont ils sont pourtant des gestionnaires séculaires.

Nos élus doivent réagir

Face à cette accumulation de menaces pour l’existence même de la pêche, le Collectif Pêche et Développement demande aux élus de s’engager à :

  • - Reconnaître la capacité collective des pêcheurs à cogérer leurs ressources et à protéger l’environnement pour peu que soient reconnus leurs droits et responsabilités, comme le montre la restauration du stock de langoustes rouge.
  • - Reconnaître la nécessité de pêcher pour nourrir la population avec des produits de qualité, importants pour la santé (oméga3) et à faible impact environnemental par rapport aux produits d’élevage.
  • - Associer les pêcheurs et leurs représentants, à tous les niveaux de décision du local au global.
  • - Reconnaître la spécificité de leur culture et la richesse de leurs savoirs, indispensables à la sauvegarde des océans.
  • - Témoigner de ces engagements à l’occasion de chaque Journée Mondiale des Pêcheurs en organisant dans toutes les collectivités concernées par la pêche et la conchyliculture (communes, départements, régions) un événement rappelant que les pêcheurs exercent dans des conditions difficiles une activité essentielle pour le bien de tous. Que L’État officialise enfin cette Journée, comme c’est le cas dans de nombreux pays du monde.

A ces conditions, il se trouvera toujours des hommes et des femmes prêts à s’investir dans ce métier passionnant et à se confronter aux risques de la mer. Ils pourront aussi s’engager à répondre aux attentes de la société et à poursuivre leurs engagements pour une pêche durable, en s’appuyant sur les directives volontaires de la FAO et sa charte de bonnes pratiques de pêche.

Le 21 Novembre 2020

Who wants the disappearance of fishworkers ?

A call to elected officials

On the occasion of this 22nd World Fishermen’s Day (WFD) which was initiated on 21 November 1997 in New Delhi, in the presence of representatives of French artisanal fisheries, the Collectif Pêche et Développement is sounding the alarm bells.
For the past few months, worrying signs have been multiplying indicating a desire, sometimes obvious, to eliminate fishermen or, very often, to marginalize them to make room for more lucrative blue economy activities.
 The European Union, in its strategy for the blue economy, excludes fishing, which has been denounced [1] by several organizations, including the Collectif during the November 2019 JMP. The EU has recently planned a considerable extension offshore wind turbine farms without properly addressing the problem of cohabitation with fishing [2] over the thousands of km2 concerned (3% of European marine areas, mainly in coastal areas and, therefore within highly frequented fishing zones).
 In May 2019, a famous British Guardian journalist, George Monbiot, called out for the end of fishing, the only way, according to him, to protect the oceans [3], while the vegans (L 214) described the fishermen as murderers and celebrated the day for the end of fishing by the end of march, with good relay in the press.
 At this very moment, WTO is preparing the end of debates on fisheries subsidies as part of its mandate given by the United Nations for the implementation of Goal 14 of the Sustainable Development Goals on oceans. The representatives of artisanal fishers have never really been allowed to take part in these discussions which will have a considerable impact on their activity [4].*
 In France, the Citizen Convention for the Climate proposed "to avoid fishing fish in their natural environment" and to replace it with sustainable aquaculture [5]. Aquaculture, however, is an old moon that has already shown its limits.
 The IUCN is actively preparing its congress in Marseille, in January 2021, which will be largely devoted to the protection of the oceans by extending Marine Protected Areas on 30% of the oceans, including 10% in integral reserves. All of this will be reflected in the Convention on biodiversity in a valuation of ecosystem services : "The net benefits of protection of up to 30%, range from a minimum estimate of $ 490 billion and 150,000 full-time jobs in the management of MPAs to the most optimistic of $ 920 billion and more than 180,000 jobs by 2050 "[6]. A reserve of 30% of the oceans is therefore clearly envisaged. It should be added that some scientists are calling for a ban on fishing in international waters, ie 60% of the oceans. Fishermen’s representatives are not involved in these decisions.
 Since September of this year, the Sea Shepherd organization has been harassing fishermen day and night in the Bay of Biscay denouncing a "dolphin massacre" based on a few videos of dead dolphins caught in nets. These images immediately led to a reaction from the European Commissioner for Fisheries in response to the request from environmental NGOs for a 4-month fishing ban in the Bay of Biscaye. The impact of these images, out of their context, is devastating because today’s society does not accept the death of cetaceans. A single photo of dolphins in tuna driftnets and a Greenpeace campaign in the 1990s quickly led to a United Nations decision to ban the use of driftnets which was an aberration for all fishermen. With such images, Sea Shepherd is actually fighting for an end of all fishing and the organisation will not stop harassing fishermen to put pressure on elected officials who feel unable to resist because of the emotion felt by the general public. Already, after a few weeks of harassment, some fishermen have cracked, some have made inexcusable comments, while some, in the Bigouden country, have already decided to put their boats up for sale. The public is unaware that for a long time, long before the Sea Shepherd campaign, fishermen have been seeking solutions to the problem of dolphin and porpoise accidental captures. This type of research, with scientists, on repulsive devices is laborious, but there will always be a few catches that will be enough to mobilize in favour of a ban on fishery. It is worrying to see how the European Commission rushes to react to ENGOs injunctions when it knows full well that this problem has always been part of the realities of fishing and that common dolphins are not endangered as a species ; its population is being estimated at 634,000 individuals in the NE Atlantic. Like seals, the more numerous they are, the more complicated coexistence becomes.
Like the Collectif, geographers, historians, economists and anthropologists, the fishers Forums and some international NGOs denounce these abuses and disdain for fishermen.
With the stranglehold of environmental NGOs over MPAs, we are witnessing at sea the same phenomenon as what the historian Guillaume Blanc denounces in his book "Green Colonialism" : land grabbing in Africa, particularly through the stranglehold of environmental NGOs on National Parks, which provides a pretext for the expulsion of indigenous peoples, considered incapable of managing their ecosystem. However, the creation of reserves for more than a century has not been enough to solve the biodiversity crisis on land.
This is how the marine world is evolving towards a “blue colonialism” which is shamelessly displayed, multiplying MPAs banned from fishing for livelihood through eminently sustainable practices for many oceanic peoples, and which, in Europe and elsewhere, rarely involves artisanal fishermen in decisions on the oceans, of which they have nevertheless been secular managers.
Our elected officials must react
In front of this accumulation of threats to the very existence of fishing, the Collectif Pêche et Développement asks elected officials to commit themselves to :
 Recognizing the collective capacity of fishermen to co-manage their resources and to protect the environment as long as their rights and responsibilities are recognized, as shown by the restoration of the red lobster stock.
 Recognizing the need to fish to feed the population with healthy products (omega3), and low environmental impact compared to farmed products.
 Involving fishermen and their representatives at all levels of decision-making processes from local to global level.
 Recognizing the specificity of their culture and the wealth of their knowledge, which is essential for safeguarding the oceans.
 Testifying to these commitments on the occasion of each World Fisherworkers’ Day by organizing in all communities concerned by fishing and shellfish farming (municipalities, departments, regions) an event reminding them that fishermen carry out an essential activity in difficult conditions for the good of all. May the State finally formalize this Day, as is the case in many countries around the world.
Under these conditions, there will always be men and women ready to invest themselves in this fascinating profession and to face the risks of the sea. They will also be able to respond to the society expectations and to continue their commitments towards sustainable fishing, based on FAO’s voluntary guidelines and its charter of good fishing practices.

¿Quién quiere que desaparezcan los pescadores ?

Día Mundial de los Pescadores, 21 de noviembre de 2020
Un llamado a los representantes elegidos

Con motivo de este 22o Día Mundial de los Pescadores, iniciado el 21 de noviembre de 1997 en Nueva Delhi, en presencia de representantes de la pesca artesanal francesa, el Collectif Pêche et Développement da la alarma.
En los últimos meses ha habido un número creciente de signos preocupantes que indican un deseo, a veces evidente, de hacer desaparecer a los pescadores o, muy a menudo, de marginarlos para dar paso a actividades más lucrativas en la economía azul.
 La Unión Europea, en su estrategia para la economía azul, excluye la pesca, lo que ha sido denunciado [7] por varias organizaciones, entre ellas el Colectivo con ocasión del JMP de noviembre de 2019. Acaba de planificar una extensión considerable de parques eólicos marinos sin responder claramente al problema de la cohabitación con la pesca [8] en los miles de km2 afectados (el 3% de las zonas marinas europeas, pero esencialmente en las zonas costeras, por lo tanto en las zonas de pesca más frecuentadas).
 En mayo de 2019, un famoso periodista británico del “Guardian”, George Monbiot, pide que se ponga fin a la pesca, la única manera según él, de proteger los océanos [9], mientras que los veganos (L 214) llaman a los pescadores los “masacradores” y celebran el día del fin de la pesca a finales de marzo con una buena cobertura en la prensa.
 En este mismo momento, la OMC está preparando el final de los debates sobre los subsidios a la pesca como parte del mandato que le han otorgado las Naciones Unidas para aplicar el objetivo 14 de los Objetivos del Desarrollo Sostenible en los océanos. Los representantes de los pescadores artesanales nunca han participado realmente en estos debates, que tendrán un impacto considerable en su actividad [10] .
 En Francia, la Convención Ciudadana sobre el Clima propuso "evitar la pesca de peces en su entorno natural" y sustituirla por la acuicultura sostenible [11] . Sin embargo, la acuicultura es una “ pura ilusion” que ya ha mostrado sus límites.
 La UICN está preparando activamente para enero de 2021, en Marsella, un congreso que estará dedicado en gran parte a la protección de los océanos mediante la ampliación de las Áreas marinas protegidas en más del 30% de los océanos, incluyendo un 10% en las reservas integrales. Todo esto se reflejará en el Convenio sobre la Diversidad Biológica en una valoración de los servicios de los ecosistemas : "Los beneficios netos de hasta un 30% de protección van desde una estimación mínima de 490.000 millones de dólares y 150.000 empleos a tiempo completo en la gestión de las AMP hasta la estimación más optimista de 920.000 millones 6 de dólares y más de 180.000 empleos para 2050" [12] . Por lo tanto, se prevé claramente una reserva del 30% de los océanos. Hay que añadir que algunos científicos piden la prohibición de la pesca en aguas internacionales, es decir, en el 60% de los océanos. Los representantes de los pescadores no participan en estas decisiones.
 Desde septiembre de este año, la organización Sea Shepherd ha estado acosando a los pescadores día y noche en el Golfo de Vizcaya denunciando una “masacre de delfines” basada en algunos videos de delfines muertos en las redes. Estas imágenes provocaron inmediatamente una reacción del Comisario Europeo de Pesca en respuesta a una petición de las ONG ambientales de que se suspendiera la pesca en el Golfo de Vizcaya durante cuatro meses. El impacto de estas imágenes que no están contextualizadas, es devastador porque la sociedad actual no acepta la muerte de los cetáceos. Una sola foto de delfines en las redes de deriva de atún y una campaña de Greenpeace en la década de 1990 provocaron rápidamente la decisión de las Naciones Unidas que prohibió el uso de redes de deriva ; una aberración para todos los pescadores.
Sea Shepherd está luchando realmente por el fin de la pesca y con estas imágenes no dejan de acosar a los pescadores para presionar a los funcionarios elegidos que se sienten incapaces de resistir a la emoción que siente el público en general. Después de algunas semanas de acoso, algunos pescadores han cedido, otros han hecho comentarios inexcusables, mientras que unos pocos en la región Bigouden, ya han decidido poner sus barcos a la venta. Sienten que la batalla de opiniones está perdida y que la sociedad no los comprende y cada vez más está aislada de las realidades de la pesca. El público no es consciente de que durante mucho tiempo, mucho antes de la campaña de Sea Shepherd, los pescadores han estado buscando soluciones al problema de la captura accidental de delfines y marsopas. Se trata de una laboriosa investigación con los investigadores sobre los dispositivos de disuasión, pero siempre habrá algunas capturas que serán suficientes para movilizar el apoyo para parar las actividades de pesca. Es preocupante ver que la Comisión Europea se apresura a reaccionar a los requerimientos judiciales de las ONG cuando sabe muy bien que este problema siempre ha formado parte de las realidades de la pesca y que los delfines no están de ninguna manera en peligro de extinción como especie ; su número se estima en 634.000 individuos en el Atlántico NE. Como las focas, cuanto más numerosas son, más complicada se vuelve la coexistencia.
Al igual que el Collectif Pêche & Développement, geógrafos, historiadores, economistas y antropólogos, algunas ONG internacionales y foros mundiales de pescadores artesanales denuncian estos abusos y el desprecio hacia los pescadores.
Estamos asistiendo en el mar, al control de las ONG ambientalistas respecto a las AMP, al mismo fenómeno que el historiador Guillaume Blanc denuncia en su libro "Le colonialisme Vert" (El colonialismo verde) : el acaparamiento de tierras en África, particularmente a través del control que ejercen las ONG ambientales en los Parques Nacionales y que constituye un pretexto para la expulsión de los pueblos indígenas, a los que se considera incapaces de gestionar su ecosistema. Sin embargo, estas reservas de tierras durante más de un siglo no han sido suficientes para resolver la crisis de la biodiversidad en la tierra.
Este es el caso de la evolución del mundo marino hacia un desvergonzado "Colonialismo Azul", con la proliferación de las AMP prohibidas para la pesca, una práctica altamente sostenible y productora de alimentos de muchos pueblos oceánicos y que en Europa y en otras partes, raramente involucra a los pescadores artesanales en las decisiones sobre los océanos, a pesar de ser administradores de los océanos desde hace siglos.

Nuestros representantes elegidos deben reaccionar

Frente a esta acumulación de amenazas a la existencia misma de la pesca, el “Collectif Pêche et Développement” pide a los representantes elegidos que se comprometan a :
 Reconocer la capacidad colectiva de los pescadores de coadministrar los recursos y proteger el medio ambiente si se reconocen sus derechos y responsabilidades.
 Reconocer la necesidad de la pesca para alimentar a la población con productos de calidad que son importantes para la salud (omega 3) y tienen un bajo impacto ambiental en comparación con los productos que se cultivan.
 Involucrar a los pescadores y sus representantes en todos los niveles de la toma de decisiones, del ámbito local al mundial.
 Reconocer la especificidad de su cultura y la riqueza de sus conocimientos que son esenciales para salvaguardar los océanos.
 Demostrar estos compromisos con motivo del Día Mundial del Pescador organizando en todas las comunidades preocupadas por la pesca y el marisqueo (municipios, departamentos, regiones) un evento recordando que los pescadores ejercen en condiciones difíciles una actividad imprescindible para el bien de todos. Que el Estado finalmente formalice este Día como es el caso en muchos países del mundo.
En estas condiciones siempre habrá hombres y mujeres dispuestos a implicarse en esta apasionante profesión y a enfrentarse a los riesgos del mar. También podrán comprometerse a responder a las expectativas de la sociedad y a proseguir su compromiso con una pesca sostenible, basándose en las directrices voluntarias de la FAO y su Carta de buenas prácticas pesqueras.

21 de noviembre de 2020.
Traduction : Ana Toupin

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