Dakar : des pluies diluviennes révèlent la précarité de l’habitat.

, par  LE SANN Alain , NIASSE Lamine

Photos adressées par notre correspondant à Dakar, Lamine NIASSE.

Chaque année, la saison des pluies provoque à Dakar, des inondations, des effondrements d’immeubles. Cela touche bien sûr d’abord les quartiers populaires, dont les quartiers de pêcheurs, comme la Gueule Tapée ou la Médina en arrière de la plage de débarquement des pêcheurs de Soumbédioune. La Médina, a été cette année particulièrement affectée par les pluies diluviennes d’Août et début Septembre.

Ce quartier populaire a été créé en 1914 lorsqu’une épidémie de peste a touché la ville. Les colons ont alors chassé les autochtones dans ce nouveau quartier qui regroupe aujourd’hui plus de 80 000 hab sur 2 km² . De nombreuses habitations sont dégradées et doivent être abandonnées. Avec les pluies, des plafonds s’effondrent. A ces dégradations s’ajoutent les insuffisances des réseaux d’assainissement, incapables d’évacuer les eaux. Mal entretenus, ils sont bouchés par les détritus, des plaques d’égouts ont disparu, volées. Les déchets se retrouvent sur la plage de Soumbédioune puis dans la mer et les pêcheurs débarquent leur poisson parmi les déchets.
A la dégradation des ressources, s’ajoutent donc pour les pêcheurs et les habitants des zones côtières, la dégradation des conditions d’habitat, quand ce n’est pas la disparition pure et simple des quartiers d’habitation. Tout cela est récurrent depuis longtemps, mais la situation est aggravée par le changement climatique.
Nous avons été largement informés des graves inondations mortelles à New-York et aux Etats-Unis, mais nous ne devons pas oublier que chaque année, régulièrement et de plus en plus durement, les habitants des zones côtières des pays du Sud, et les plus pauvres parmi les pauvres, sont touchés par des cyclones, des pluies diluviennes, des inondations.

Alain le Sann
Lamine Niasse

Navigation