Le plan de la Maison Blanche pour le climat et l’océan doit tenir compte des connaissances écologiques des pêcheurs, estiment les représentants de la profession.

Appel collectif publié dans "The national fisherman", aux Etats Unis, le 23 novembre 2022 et traduit par nos soins.

L’élaboration d’un plan d’action américain sur le climat et l’océan doit s’appuyer sur les connaissances écologiques des pêcheurs et protéger le rôle de l’industrie des produits de la mer dans la culture côtière, l’économie et la sécurité alimentaire, recommandent les leaders du secteur dans une lettre adressée aux conseillers scientifiques de la Maison Blanche.

La lettre adressée au Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison Blanche a recueilli 49 signatures, de capitaines de haute mer aux transformateurs de produits de la mer et aux organisations du secteur dans tous les États-Unis. Les recommandations sont basées sur une lettre ouverte soumise le 15 novembre par la Responsible Offshore Development Alliance (RODA), une coalition de groupes et de communautés de pêcheurs.

Parmi neuf recommandations spécifiques, la lettre suggère une réunion au sommet de haut niveau sur la manière d’intégrer les connaissances des pêcheurs dans les délibérations de l’exécutif sur la politique océanique.
Les communautés de pêcheurs devraient également être incluses dans les considérations de l’administration Biden sur les "communautés marginalisées", indique la lettre. Dans la politique fédérale, s’assurer que les communautés marginalisées bénéficient de la planification des océans, comme le développement de l’énergie éolienne en mer ; ceci est considéré comme une priorité.
Dans l’ensemble, la lettre souligne la nécessité de collecter, de comprendre et d’intégrer les connaissances écologiques des pêcheurs dans la politique climatique ; de reconnaître le rôle de la pêche commerciale "pour le bien-être général de la nation" ; de prendre en compte les coûts, les impacts et les avantages dans la prise de décision ; et de donner la priorité aux collaborations entre les agences et les parties prenantes.
Le processus a débuté par une demande d’information de la Maison Blanche, le 4 octobre, en vue de la préparation du plan climat et océan, annonçant l’intention de couvrir de multiples activités allant de la croissance de l’énergie éolienne en mer à la protection des zones marines en passant par la réduction des émissions dues au transport maritime.
Ce processus de planification "a la possibilité d’inclure ceux qui sont en première ligne du changement climatique", a déclaré Mike Conroy, directeur de la RODA pour la côte ouest.
"Nos membres sont prêts à participer à l’élaboration d’un plan d’action pour les océans (PAOC) qui tienne compte de leurs connaissances et de leur expérience. Travailler en collaboration pour envisager et mettre en œuvre des solutions climatiques basées sur l’océan, qui protègent la sécurité alimentaire des États-Unis tout en maintenant notre capacité à fournir une source de protéines à faible impact climatique, représente un scénario gagnant-gagnant."
La lettre exhorte les conseillers scientifiques à "saisir cette occasion pour donner explicitement la priorité à l’inclusion des connaissances et des visions importantes des pêcheurs, qui sont depuis trop longtemps absentes des politiques océaniques au niveau exécutif, et à l’exiger de toutes les agences participant à l’élaboration du PAOC."

La lettre fait des propositions concrètes :

  • Convoquer une réunion ou un sommet sur la meilleure façon d’intégrer les connaissances de la pêche dans les activités au niveau de l’administration, avec la participation de la filière nationale des produits de la mer ;
  • Mettre en place un financement dédié au développement et à l’intégration des connaissances sur l’écologie de la pêche dans la politique climatique américaine, y compris des investissements substantiels dans la recherche coopérative ;
  • Inclure officiellement les "communautés de pêcheurs" dans la définition plus large des communautés marginalisées en ce qui concerne les solutions climatiques basées sur l’océan ;
  • Inclure la déclaration suivante dans le PAOC : " Le secteur de la pêche commerciale fait partie intégrante de la sécurité alimentaire, de la culture et de l’histoire de la nation, et constitue un moteur économique important pour de nombreux ports des États-Unis ;
  • Encourager les agences fédérales à identifier, quantifier et qualifier tous les coûts et avantages connus des solutions climatiques basées sur les océans avant que des décisions et/ou des investissements significatifs ne soient pris, afin que nous maximisions collectivement l’utilité et la conservation des ressources marines de notre nation ;
  • Améliorer la coordination entre les agences d’état et fédérales autour des efforts scientifiques pour aborder les impacts des développements offshores sur les ressources marines vivantes, les habitats et l’écosystème ;

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